Saturday, February 13, 2010

Le passeport du pélerin : la Créanciale ou la Crédencial

La Créanciale de l’Eglise Catholique

Une créanciale est un document de recommandation attestant de l’état de pèlerin.
La créanciale engage celui qui la délivre comme celui qui la présente à ses hôtes, le long du chemin. C’est un signe fort d’appartenance au peuple des pèlerins. C’est aussi le signe d’accueil confiant et réciproque entre le pèlerin, chrétien ou pas, et l’Eglise, car cette créanciale doit être remise en mains propres après un entretien avec un délégué représentant explicitement l’Eglise Catholique sur le sens chrétien du pèlerinage.

Le Credencial del Peregrino

Si on peut se passer du credencial en France si on le souhaite, il est quasiment indispensable en Espagne.
Ce passeport tamponné à chaque étape permet, en cas de besoin, de justifier de votre état de pèlerin en France et en Espagne.
Certaines communautés religieuses ou des particuliers reçoivent pour la soirée étape, suivant leur disponibilité, des pèlerins isolés munis de ce carnet de route.
Cet accueil gratuit est consenti à titre de dépannage et d’échanges. La convenance et la politesse dictent toutefois à chacun de laisser une participation aux frais d’hébergement.

L'origine de la Credencial

La credencial, passeport du pèlerin actuel, qui l'accrédite comme tel, lui ouvre les portes des gîtes et lui permet de solliciter la compostela à son arrivée à Saint-Jacques, fut créée en 1958 par la Société Française des Amis de Saint Jacques de Compostelle.


Les rares pèlerins à pied, à l'époque, se plaignaient en effet d'être arrêtés pour "vagabondage" par la gendarmerie en France, la Guardia Civil en Espagne. La Société des Amis de Saint Jacques les munit donc d'une "lettre de créance" - credencial en espagnol -, en français et en espagnol, dans laquelle elle recommandait le porteur aux autorités ecclésiastiques et civiles, se portant garante pour lui. La forme du document a évolué jusqu'à adopter, à la fin des années 1960, celle que nous lui connaissons aujourd'hui

Au Moyen Âge, un voyageur d’un haut rang social se munissait de lettres du roi, d’un noble important, d’un évêque ou de l’abbé d’un grand monastère, lettres qui établissaient ses noms et qualités et lui permettaient d’être reçu chez les parents, amis ou débiteurs du signataire de la “lettre de créance”. D’autres, qui n’avaient pas de telles relations, voyageaient avec eux pour bénéficier de l’accueil qui leur était réservé tout au long de leur voyage. Seuls donc les pèlerins de haut rang et ayant des relations se prémunissaient des aléas de la route en emportant avec eux des recommandations de personnages connus.

Les voyageurs de condition modeste partaient sans recommandation particulière. Une lettre d’un curé – qui aurait su lire et écrire -, sans aucune notoriété au-delà des limites de sa paroisse, n’aurait servi à rien, même pour dormir dans les hôpitaux ou à l’auberge. Ces voyageurs s’identifiaient oralement comme pèlerins, montraient les insignes qu’ils avaient acquis dans les sanctuaires visités et arboraient fièrement à leur retour la coquille de Saint-Jacques ou les palmes de Jérusalem.

À l’arrivée, le sanctuaire de l’Apôtre accueillait sans réserve tous les peregrini, tous les “étrangers” qui s’y rendaient pour obtenir la rémission de leurs péchés, accomplir un voeu, vénérer le saint ou gagner des indulgences.

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